Avortement - Interruption de grossesse : Pour le droit au libre choix



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Expertes et experts pour le régime du délai
Conférence de presse du 26 mars 2002

OUI au régime du délai – Un avis médical

Exposé du Dr. med. Judit Pòk Lundquist

Une femme enceinte sans l'avoir souhaité se trouve en situation de détresse. Seule la femme enceinte peut juger ce que cette grossesse représente pour elle-même, pour sa propre vie avec toutes les facettes que cela comporte; finalement, elle est la seule qui puisse décider si elle veut ou ne veut pas, si elle peut ou ne peut pas mener cette grossesse à terme. Il ne nous appartient pas, à nous médecins, de décider du sort de cette femme, bien au contraire, notre tâche est de l'aider si elle en éprouve le besoin. La loi encore en vigueur ne répond plus à notre conception de la relation médecin-patiente. A ce sujet, il convient de mentionner qu'en décembre dernier la Chambre médicale, le "Parlement" de la Fédération des médecins suisses FMH, s'est exprimée par 56 contre 21 voix en faveur du régime du délai.

Le droit pénal n'est pas l'instrument approprié pour répondre au désarroi des femmes concernées; quant aux menaces d'emprisonnement, elles n'ont jamais empêché un avortement. La nouvelle législation tient compte de cet état de fait, puisqu'elle prend enfin en considération l'autonomie de la femme enceinte. Au cours des trois premiers mois de sa grossesse, la femme peut, en invoquant une situation de détresse, demander une interruption de grossesse (IVG); pour cette décision, elle n'a pas besoin de l'avis conforme d'un deuxième médecin expert.

La nouvelle législation réglemente raisonnablement les modalités d'une IVG au sens d'une mesure de politique de santé publique. En ce qui concerne les 12 premières semaines de la grossesse, elle abandonne l'aspect punitif, ce qu'on ne peut que saluer compte tenu du fait que la femme se trouve en situation conflictuelle. Une chose est indubitable: dans ce domaine, aucune femme ne prend une décision à la légère, qu'elle se décide pour ou contre. Le régime du délai représente le cadre dépénalisé indispensable pour que la femme puisse s'entretenir ouvertement avec le médecin en qui elle a confiance. Cet entretien est particulièrement important dans cette situation-là.

Dans l'optique médicale, le but principal reste bien sûr la prévention. Les grossesses non désirées doivent être évitées autant que possible. En d'autres termes, la contraception doit être la règle et l'IVG doit devenir exceptionnelle. Un enseignement clair et exhaustif est donc indispensable. Pour que nous puissions atteindre cet objectif, il faut un climat d'ouverture et non un climat de répression. Le problème de l'IVG ne doit pas être abordé par le droit pénal, mais par une politique préventive.

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